Procès des tournantes: «Les victimes de viols ne sont pas assez protégées»
«C'est une véritable épreuve pour elles », confiaient aux premiers jours du procès des tournantes de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) les avocates de Nina et Stéphanie (les prénoms ont été changés). Au terme de trois semaines d'audiences la cour d'assises de Créteil, les jurés, après s'être retirés en début d'après-midi mercredi, ont finalement prononcé leur verdict vers 1h30, dans la nuit de mercredi ce jeudi.
Une attente pénible pour ces deux jeunes femmes de 29 ans, qui accusaient quatorze individus aujourd'hui âgés de 29 33 ans de les avoir violées collectivement dans des cités de Fontenay il y a treize ans. L'avocate générale, Myriam Quemener, avait requis lundi des peines allant de cinq sept ans de prison pour une partie des accusés. Pour les autres, elle avait évoqué un «doute» et relevé le manque d'éléments charge.
Un verdict clément
La cour d'assises du Val-de-Marne a finalement condamné quatre des quatorze accusés des peines de six mois un an de prison. Les autres se sont vu attribuer des peines allant de six mois un an de prison ferme au terme de trois semaines de procès. Un verdict clément, qui a notamment fait réagir le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, ce jeudi matin.
Lors des débats, tous les accusés avaient nié. Le débat, qui s'était tenu huis clos, avait tourné au «parole contre parole», ont rapporté les avocats de la partie civile et de la défense. Le nombre important d'accusés, quatorze, a semble-t-il déstabilisé les deux jeunes femmes. Pour le Dr Emmanuelle Piet, présidente de l'association Viols, femmes, informations*, ce procès illustre «parfaitement» la difficulté qu'ont les «femmes victimes d'agressions ou de viols» faire face la justice.
«Pas assez protégées»
«Elles ne sont pas assez protégées. On aimerait que soit prononcée systématiquement, comme (...)